
Partir en Sicile en juillet-août, c’est s’offrir une dose maximale de soleil, de mer et d’énergie. C’est aussi accepter de partager cette expérience avec des dizaines de milliers d’autres voyageurs, dans un contexte de chaleur intense et de fréquentation élevée. Pour beaucoup, c’est la seule période possible, vacances scolaires obligent. Alors autant le faire intelligemment. Car oui, un voyage en Sicile en été peut être exceptionnel — à condition de connaître les règles du jeu, de s’adapter et de faire des choix avisés.
Le climat en juillet et août
La Sicile en été, ce n’est pas juste “chaud”, c’est très chaud. Les températures dépassent régulièrement les 35°C, surtout à l’intérieur des terres. Dans la vallée de Noto, autour d’Agrigente ou à Catane, les murs chauffent jusqu’à la nuit. Dans certaines zones rurales, on frôle parfois les 40°C. L’humidité reste modérée, mais le soleil tape fort, longtemps. La côte atténue un peu cette rigueur. À Palerme ou Syracuse, la brise marine apporte un minimum de répit. Mais là aussi, il faut s’organiser : les visites entre midi et 16h sont fortement déconseillées, sauf si vous aimez transpirer sur les pavés brûlants des centres historiques. Ce climat pousse naturellement à vivre différemment : le matin devient sacré, l’après-midi s’efface sous la sieste ou les bains de mer, la soirée s’étire jusqu’à minuit. Ce rythme n’est pas une adaptation touristique. C’est le fonctionnement local. S’y plier, c’est mieux voyager.
Les lieux à privilégier en haute saison
En juillet-août, fuir les grandes villes à la mi-journée est une évidence. Mieux vaut se concentrer sur les zones côtières, les lieux en altitude, et les espaces où l’ombre ou l’eau sont facilement accessibles. Les plages de la réserve du Zingaro, entre Scopello et San Vito Lo Capo, sont idéales pour une journée nature + baignade. Le sentier demande un peu d’effort, mais les criques en valent la peine. Prévoyez eau, casquette, crème solaire — il n’y a rien sur place. Et partez tôt. Les îles Éoliennes, au nord de la Sicile, sont parfaites pour échapper à la foule continentale. Lipari, Salina, ou Stromboli offrent un accès direct à la mer, des sentiers de randonnée et une ambiance plus détendue. Même si elles sont visitées, leur format insulaire permet un contrôle naturel des flux.
Dans l’intérieur de l’île, viser les zones montagneuses comme les Madonies ou les Nebrodi est une stratégie payante. Ces régions en altitude restent plus fraîches et moins courues. On y trouve des villages authentiques, des forêts, des cascades, et un rythme rural qui contraste avec la côte saturée. Et bien sûr, les plages : Marzamemi, Calamosche, Sampieri dans le sud-est ; Capo d’Orlando, Cefalù dans le nord ; Scala dei Turchi dans le sud-ouest. Certaines sont fréquentées, d’autres plus confidentielles. L’important est d’arriver tôt, de repérer les accès et d’éviter les parkings à 13h : ils seront tous pleins.
Conseils pour éviter les foules
Voyager en Sicile en été, c’est naviguer dans une foule constante. Pour y échapper (au moins partiellement), il faut anticiper, adapter ses horaires et ses lieux.
Le premier conseil est horaire : levez-vous tôt. À 7h30, les plages sont encore désertes, les sites archéologiques presque vides, les marchés en pleine activité sans cohue. À 10h, tout change. Être matinal permet de voir plus avec moins de stress.
Deuxième règle : mangez comme les Siciliens. Petit-déjeuner tôt, déjeuner léger vers 13h, dîner après 21h. Les restaurants touristiques remplis à 19h sont souvent les moins bons. Viser les adresses fréquentées par les locaux, aux bons horaires, change tout.
Troisième principe : évitez les gros nœuds touristiques aux heures de pointe. Par exemple, ne visitez pas Taormine entre 11h et 17h. Allez-y à 8h ou à 20h. Vous verrez la ville différemment. Idem pour la cathédrale de Monreale, la Scala dei Turchi, ou les plages autour de Cefalù.
Activités estivales incontournables
Malgré l’affluence, l’été en Sicile offre des événements uniques. Les festivals culturels se multiplient : théâtre antique de Syracuse, opéra et concerts à Taormine, jazz dans les villes baroques, projections en plein air. Les églises organisent des concerts nocturnes, les places se transforment en scènes. La musique, les processions, les fêtes de quartier s’enchaînent sans interruption. La mer devient aussi un terrain d’activité : excursions en bateau vers les grottes de Marettimo, snorkeling autour des îles Égades, plongée à Ustica, balade en paddle à Isola Bella. Les loueurs se trouvent partout, mais il vaut mieux réserver à l’avance, surtout en août.
Côté gastronomie, l’été est un moment de fête : figues, tomates pleines de soleil, melons, aubergines, poissons grillés. Les sagre, fêtes villageoises dédiées à un produit, offrent repas complet pour 5 ou 6 euros, dans une ambiance de kermesse. C’est là que se mange la meilleure pasta alla Norma ou les plus grosses arancine. Voyager en Sicile l’été, c’est vivre à plein régime. Ce n’est pas reposant, ce n’est pas discret. Mais si l’on accepte ses règles — chaleur, foule, bruit — on découvre une île intense, extravertie, solaire. Et pour certains, c’est exactement ce qu’ils sont venus chercher.
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